Dans la section: En souvenir

Sœur Gabrielle Laberge

« Donner à chacun, en temps voulu, sa mesure de froment. » (Luc 12,42)

 

Le 18 novembre 2016, sœur Gabrielle Laberge,

en religion M.-Jean-Marc,

est entrée à la maison du Père.

 

Elle avait 96 ans dont 72 de profession religieuse.

Née à Sainte-Martine, Québec, elle était la benjamine

des 12 enfants de Banarbé Laberge et de Laure Dulude.

Gabrielle a connu une enfance comblée au milieu de sa famille. Son père, travailleur, aimant, fier, au jugement droit, était maire de la paroisse de Sainte-Martine, fondateur de la Caisse populaire et du Couvoir coopératif. C'était une personne à l'action discrète, capable de s'entourer d'hommes instruits et compétents. Sa maman, aimante et laborieuse, était une femme pieuse qui rassemblait les siens le soir, après souper, pour le chapelet en famille. Son attitude d'accueil face à un itinérant qui venait régulièrement chercher « nourriture et argent », et face à un marchand ambulant qui pouvait compter sur gite et couvert à son passage, a marqué Gabrielle pour la vie.

Elle  vécut ses trois premières années d'études à la petite école du rang pour ensuite être pensionnaire au Couvent de Ste-Martine et poursuivre plus tard à l'École Normale de  Valleyfield, institutions dirigées par les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Suivront deux années d'enseignement au Jardin d'Enfance des Sœurs Grises de Beauharnois et une année à l'école du rang.

Le désir de la vie religieuse l'habitait de « presque toujours » dira-t-elle plus tard. Ses années de pensionnat, d'École Normale, la visite annuelle de sa sœur religieuse S.N.J.M., de sa tante, de quelques cousines l'amenèrent à concrétiser son appel: elle entra comme postulante S.N.J.M. en janvier 1942, prononça ses premiers vœux en février 1944 et fit sa profession perpétuelle en août 1948. Elle fut enseignante de 1942 à 1971 pour devenir ensuite directrice de 1971 à 1980.

En 1980, elle prend un retraite bien méritée qui commence par une année sabbatique sur le Plateau Mont-Royal en compagnie de trois autres religieuses. En même temps s'ouvre pour elle une nouvelle carrière: l'implication sociale. Elle sera animatrice de pastorale et s'impliquera auprès de familles défavorisées et de filles mères. Lors d'une de ces rencontres, en 1987, elle fera la connaissance d'une mère dont le fils est atteint du sida. Par la suite, elle rencontrera Julien Levasseur, intéressé à cette cause, et fondera avec lui la première maison d'accueil pour sidéens: les Hébergements de l'Envol. Elle s'y impliquera de différentes façons: réception, oreille attentive aux bénéficiaires, aide aux cuisines, collecte de fonds, assistante ou remplaçante de Julien, secrétaire parfois, responsable des bénévoles, de la pastorale... Toujours prête! 

Pour se rapprocher de son travail, elle ira vivre à la résidence Marie-Rose-Durocher. D'elle-même, elle dira:

« Ma vie chez les S.N.J.M. a été jalonnée de grâces, de prévenances du Seigneur, d'appels nombreux vers les plus démunis, de forces venues d'En-Haut pour dépasser les difficultés inévitables. »

Une phrase-clé a orienté sa vie: « Donner à chacun, en temps voulu, sa mesure de froment »(Luc 12,42).  En 2008, elle quittera la résidence et la vie active pour la Maison Jésus-Marie où le ministère de la prière va couvrir les dernières années de sa vie. Sœur Gabrielle est prête à s'émerveiller devant le Seigneur dans le face à face.                  

 

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