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Un voyage en exil…

Comment ressentir ce que vivent les réfugiés? Peut-on réellement comprendre les dilemmes auxquels sont confrontés des milliers de personnes réfugiées dans le monde? Quels sont les enjeux de la crise migratoire? Voilà les aspects qui ont été abordés lors d’une journée de sensibilisation et de conscientisation à l’expérience des réfugiés et réfugiées, le 9 décembre dernier.

Organisée par le Service jésuite des réfugiés (Canada), cette journée a fait vivre des émotions fortes aux personnes participantes tout en fournissant des informations plus pertinentes que jamais pour comprendre ce phénomène de la migration forcée.

Quizz

Avant même de se plonger dans une expérience de simulation pour bien saisir ce que ressentent les réfugiés, il faut évaluer l’ampleur de la situation. D’après vous, combien de personnes deviennent réfugiées par minute dans le monde?

Vous donnez votre langue au chat? Ne vous en faites pas, vous n’êtes pas unique dans ce cas. La réponse est simple et terrible, à la fois. Le chiffre magique est 24. Et oui, on compte 24 nouvelles personnes réfugiées par minute, dans le monde. Il en résulte un chiffre encore plus terrifiant pour l’année : 65 millions de personnes réfugiées ou déplacées.

Ces réfugiés proviennent principalement de la Syrie, de l’Afghanistan, de l’Irak, du Yémen au Moyen-Orient; de la Somalie, du Soudan, de la République démocratique du Congo, de l’Érythrée en Afrique; du Honduras, du Salvador, du Guatemala et d’Haïti, en Amérique centrale.  86 % de ces personnes se dirigent naturellement vers des pays émergents à moyen et faible revenu. Ainsi, le Canada a reçu seulement 1 % des personnes réfugiées en 2017, soit 65 000.

Exercices de simulation révélateurs

Les personnes participantes à cette journée de sensibilisation et de conscientisation ont été appelées à vivre deux exercices spécifiques que vous pouvez reprendre chez vous, avec des membres de votre entourage.

Le premier vous invite à vous situer dans la peau d’une personne réfugiée avec l’obligation de choisir rapidement 10 effets, jugés primordiaux à apporter avant de vous enfuir. Quels seraient-ils pour vous? Puis, les animateurs demandent aux participants d’en éliminer quatre. Et finalement, sur les six articles restants, vous ne pouvez conserver que trois d’entre eux!

Comme le souligne Julie Tétreault, coopérante au Secteur-Missions des SNJM, « il n’y avait pas de bonnes réponses puisque chaque cas est différent. » Malgré tout, cela illustre bien le premier choc vécu par ces personnes réfugiées, qui, ne l’oublions pas, doivent réagir promptement, dans un environnement hostile.

L’animateur Norbert Piché a par la suite, amené les membres de l’assemblée à choisir parmi les trois options de départ suivantes :

  • Partir pour un voyage périlleux avec tout ce que cela comporte en dangers, que l’on songe aux contrebandiers et à la précarité extrême…
  • Opter pour le camp de réfugiés temporaires avec les dangers de viol, de sida, d’infections, de chaleur extrême, sans conditions sanitaires adéquates, etc.
  • S’établir en zone urbaine avec les risques d’exploitation et de discrimination sans la possibilité d’obtenir un permis de travail rapidement, etc.

Pour chaque option, deux personnes de l’assistance ont accepté de jouer le rôle de ceux et celles devant tout quitter.

Expérience émouvante

En parallèle à l’expérience de ces personnes, il y a eu, dans chaque groupe, le témoignage de personnes réfugiées ayant vécu réellement ces diverses options. Leurs récits sont devenus plus concrets, plus ressentis tout en donnant du poids à l’expérience de simulation. Comme en témoigne, Julie Tétreault, ce fut pour le moins intense.

« C’était très émouvant. Je me suis sentie seule, abandonnée. Ma vie n’avait pas beaucoup de valeur, je me sentais désespérée. » 

Dans la seconde partie de la rencontre, il y a eu le témoignage de Myriam, réfugiée, originaire de la Syrie et de Jean-Marie, seul survivant de sa famille au génocide au Rwanda.

« La migration n’est pas un problème mais la solution »

Au cours de la présentation de Jean-Claude Icart, de l’Institut d’études internationales de Montréal, les gens présents ont eu droit à de nombreuses informations sur les enjeux migratoires et sur les solutions potentielles.

Ce dernier a parlé entre autres, des personnes victimes d’une dégradation de leur environnement et d’apatrides. Il a également souligné le projet de Pacte mondial sur les migrants et réfugiés, prévu en 2018 à l’ONU et duquel, les États-Unis se sont retirés dernièrement.

Parmi les nombreuses informations divulguées au cours de cette rencontre, la phrase du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a eu beaucoup de résonnance pour le groupe du Secteur-Missions. « La migration n’est pas le problème, mais la solution. Elle est inévitable et ne s’arrêtera pas. »

Rappelons qu’outre Julie Tétreault, on retrouvait parmi les participantes représentant le Secteur-Missions, Jacqueline Aubry, Hélène Harvey et Miquelina Salva, secrétaire.  

Photo de groupe : De gauche à droite, on reconnaît Miquelina Salva, Hélène Harvey, Julie Tétreault et Jacqueline Aubry.
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