Dans leur quête d’approfondissement du dialogue interreligieux, une trentaine de sœurs et de personnes associées SNJM a plongé dans l’univers de la foi orthodoxe en compagnie de Denitsa Tsvetkova. Organisée par le comité d’animation spirituelle des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM), cette deuxième rencontre de récollection a eu lieu le 9 février dernier, à la Résidence Marie-Rose Durocher.
Doctorante en théologie pratique, Denitsa Tsvetkova est en charge de la coordination du Forum interreligieux pour la paix au Centre canadien d’œcuménisme et éditrice de la revue Œcuménisme. Son exposé a permis à l’assemblée de découvrir les caractéristiques de la religion orthodoxe, les principales différences avec la religion catholique et les raisons du schisme.
Qu’est-ce que l’orthodoxie?
Pour bien comprendre ce qu’est l’orthodoxie, la conférencière a fait un retour dans le passé. L’Église orthodoxe est l’Église des sept premiers conciles, a-t-elle souligné. Ces sept conciles sont : Nicée en 325; Constantinople en 381; Éphèse en 431; Chalcédoine en 451 (les Églises orientales se séparent alors des Églises orthodoxes); Constantinople en 553 (concile sur les icônes, fondation de l'Église orthodoxe); Constantinople en 680 et Nicée en 787.
Elle a expliqué que l’Église orthodoxe se « définit comme une assemblée, une réunion, une communauté. » Dans cette perspective, l’Église est constituée de « l’assemblée des croyants qui confessent Jésus-Christ en tant que sauveur et fondateur de l'Église. » Cette Église se veut mystique. Elle considère le corps du Christ, la mariée de Jésus. Elle est une, sainte, catholique et apostolique. Elle est à la fois terrestre et céleste.
L’une des distinctions de ce culte est la pratique stricte des dogmes religieux. Les orthodoxes, en particulier les Églises grecque et latine, opposent une certaine résistance à la modernisation et à la science. Très influencés culturellement par l’Orient, les orthodoxes utilisent beaucoup les icônes et les symboles pour louer et glorifier Dieu.
Dans l’esprit des orthodoxes, l’Église est synonyme de communauté, de famille, d’amis. C’est un lieu d’échanges et d’engagement. Une façon de voir qui contribue à bien accueillir les immigrants. Pour la communauté bulgare, l’Église est l’endroit où l’on prie, là où l’on trouve la paix et la sérénité.
Structure distinctive
Une autre des principales caractéristiques de la religion orthodoxe est sans aucun doute, son organisation structurelle. L’Église locale représente l’organisation ecclésiale dans une ville, présidée par un évêque et unie par l’Eucharistie.
L’Église nationale est la résultante de l’autocéphalie* accordé à un état indépendant sous le principe, explique Madame Tsvetkova, « d’une Église autocéphale dans un état indépendant », ce qui signifie que cette Église n’est pas soumise à la juridiction d’un patriarche.
C’est donc dire que l’Église locale s’inscrit dans l’Église nationale. Toutes les Églises nationales unies constituent l’Église terrestre universelle. Toutefois, en diaspora, l’ecclésiologie est renversée. Ainsi, les Bulgares au Canada ont quatre évêques, appartenant à différentes Églises.
Soulignons qu’il existe 15 Églises orthodoxes dans le monde. La plus importante est celle que l’on retrouve en Russie avec plus de 90 millions de fidèles. La plus petite est constituée de 100 000 fidèles en Tchécoslovaquie. En Amérique du Nord, on compte un million de fidèles.