On dit qu’Épictète, un philosophe grec, se voyait comme l’envoyé des dieux, pour ranimer chez les hommes, par son enseignement et son témoignage, l’étincelle divine qui est en eux.
Jésus se décrit comme l’envoyé du Père pour apporter à l’humanité la vie en abondance, par sa parole et ses œuvres.
Être en mission, c’est donc être choisi et appelé par plus grand que soi pour être envoyé vers d’autres personnes afin de leur livrer un message, de réaliser une tâche précise.
« Si le Père vous appelle à aimer comme il vous aime
dans le feu de son Esprit, bienheureux (ses) êtes-vous! »[1]
C’est moi qui vous ai choisies… (Jn 15,16)
Beaucoup de personnes se découvrent un jour une passion pour l’art, la science, le jardinage, le sport, ou encore pour les droits humains, l’éducation, la justice…Un feu intérieur les fait vivre, les pousse à parler du bonheur qu’elles trouvent dans leurs engagements. Contagieuses, elles suscitent souvent le désir de les imiter. Même après la retraite, la passion ne les quitte pas…
Pensons à Moïse au buisson ardent, à Isaïe purifié par un tison brûlant, aux disciples saisis par le feu de l’Esprit, à Marie-Rose Durocher: « Je suis venu pour allumer un feu… » Ce feu allumé les a rendus capables de répondre : « Me voici…je viens… envoie-moi… »
Quand Jésus nous dit : « Je vous ai choisies… », il nous communique lui aussi sa passion pour le Royaume, c’est un feu dévorant qui engage toute la vie…
Choisies et appelées, mais pour livrer quel message? À la suite de Jean le Baptiste, l’index pointé vers Jésus, nous sommes appelées nous aussi à désigner Jésus, à le révéler : « C’est lui l’envoyé du Père, c’est lui qui libère et sauve, c’est lui qui guérit… c’est lui…. » Voilà notre unique mission.
Et nous, quand et comment dans notre histoire personnelle, avons-nous été saisies par cette passion pour le Royaume, par cette soif de révéler Jésus ? Cette flamme nous habite-t‑elle encore ?