Accueil de la 3e famille de réfugiés syriens
« On nous avait bien avertis lors de notre formation pour accueillir des musulmans de ne pas toucher les personnes de sexe opposé », raconte Sr Beverley Wattling. « Vous auriez dû voir notre surprise de voir la famille Alrayes nous serrer dans leurs bras, à leur arrivée à l’aéroport », poursuit-elle.
Depuis, les membres du comité de parrainage de la paroisse Sainte-Monica du quartier Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal, apprécient au quotidien, l’attitude d’ouverture manifestée par tous les membres de la famille Alrayes. Malgré toute la souffrance vécue ces trois dernières années, chaque membre de cette famille démontre une sensibilité aux autres extraordinaire. Ils sont sources d’inspiration par le courage démontré mais aussi, par cette ouverture et cette sensibilité aux autres, cet intérêt à l’humain qui dépasse l’appartenance religieuse.
Un long chemin vers la liberté
C’est un véritable parcours de combattant que les membres de la famille Alrayes ont dû surmonter ces dernières années. Le père, travailleur dans la construction puis comme conducteur de véhicule, relié au service d’un hôpital et la mère, comme traiteur, ont dû se résoudre à tout quitter, pour sauver leur vie et celle de leurs quatre enfants.
Partis se réfugier en Jordanie pendant trois ans, la situation n’a pas été plus rose pour autant. Le plus vieux des garçons, âgé à peine de 12 ans, s’est retrouvé soutien de famille en travaillant dans une épicerie-fruiterie. Le père, ayant des problèmes avec une jambe, s’est retrouvé limité dans sa recherche d’emploi.
Outre toutes les difficultés vécues par les familles de réfugiés en Jordanie, la famille Alrayes a dû surmonter les affres de l’attente interminable, après avoir fait leur demande d’accueil au Canada. Les démarches ont été complexes et longues, plus d’un an, provoquant bien des moments de découragement. Moments qui ont été partagés au Québec par les membres du comité de parrainage de la paroisse Sainte-Monica.
Il a fallu beaucoup de patience avant et même à l’arrivée des membres de la famille. En effet, à la suite d’une erreur administrative à l’ambassade canadienne en Jordanie, il y a eu quelques tracasseries administratives. L’utilisation du même prénom pour le père et l’un des fils a été à l’origine de cette confusion qui a pris plus d’un mois à se régler au Canada.
Quoiqu’il en soit, malgré les angoisses de l’attente et les difficultés reliées à l’adaptation à un environnement nouveau sans parler le français et l’anglais, les membres de la famille Alrayes respirent enfin. Il faut voir comment tous les membres de la famille syrienne sont attentifs aux autres. Visités au moins une fois par jour par un membre du comité ou un ami du groupe depuis leur arrivée le 22 juillet dernier, les membres de la famille Alrayes communiquent tant bien que mal par le truchement d’un interprète, d’une application de traduction sur un téléphone intelligent ou tout simplement, par des gestes.