« Le semeur sortit pour semer. » (Luc 8,5)
À la suite du grand Semeur Jésus, Eulalie (Marie-Rose) et Mélodie (Marie-Agnès) partirent vers Longueuil où les attendaient Henriette Céré (Marie-Madeleine) et sa sœur Émélie, dans la petite école de la Fabrique. Tout comme Abraham, elles partirent, remplies de foi, sans savoir ce qui les attendait. Elles répondaient à un appel germé au long de leur engagement pastoral et social dans le milieu de Beloeil. Mgr Ignace Bourget, évêque très sensible à l’urgent besoin d’éduquer la jeunesse, sollicitait la force de leurs bras et l’ardeur de leur amour pour une œuvre d’Église. Toute leur vie en serait transformée.
Neuf mois passèrent dans ce « Bethléem » où tout manquait. Où pourtant la joie s’affermissait chaque jour dans le don total de leur personne. Car tout était à faire, tant l’organisation matérielle que la formation religieuse et l’acquisition de compétences pédagogiques. Gratitude aux frères des Écoles chrétiennes qui partagèrent leur savoir et aux pères Oblats qui guidèrent leurs premiers pas. Bienvenue à Salomé Martin (Thérèse-de-Jésus) et à Hedwidge Davignon (Véronique-du-Crucifix), deux ouvrières aux talents multiples. Les élèves accourent : la moisson s’annonce bonne. Il faut essaimer au grand couvent.
Mais surviennent les défis et les difficultés : manigances d’un abbé Chiniquy qui veut prendre la place des Oblats; aveuglement d’un curé Brassard qui se laisse berner par son protégé; doutes, suspicions du public, avenir incertain. Il n’est que souffrances et prières. Pourtant la Providence veille. Dieu veut cette œuvre. C’est la sienne! Elle survivra.
Bientôt, sous l’œil réjoui de mère Marie-Rose, pointent les premières éclosions: Beloeil, Saint-Lin, Saint-Timothée. Grande épreuve à l’horizon : la fondatrice bien-aimée quittera cette terre, laissant à sa communauté cette note d’espérance : Dieu prendra soin de vous!