Soeur Françoise Bastien

« La sagesse est un reflet de la lumière éternelle, une image de la bonté de Dieu » Sag 7, 26.

Le 12 février 2012, soeur Françoise Bastien,
en religion M.-Jeanne-Cordélia,
est entrée à la maison du Père.

Elle avait 99 ans dont 76 de profession de religieuse.
Née à St-Léonard-de-Port-Maurice, Québec,
elle était la 8e des 10 enfants de Wilfrid Bastien et de Cordélia Delorme.

Françoise fait ses études primaires à l’école de sa paroisse puis commence son secondaire au Pensionnat Mont-Royal pour terminer, à 17 ans,  son diplôme supérieur à St-Roch de l’Achigan.
Revenue à la maison, elle assiste sa mère dans les travaux domestiques et exerce sa plume faisant office in peto de secrétaire du maire de St-Léonard, son père. Elle n’a pas oublié ses professeurs; à 21 ans elle demande à entrer dans leur Congrégation.

Religieuse SNJM enseignante, douée et consciencieuse, soeur Jeanne-Cordélia en impose, par sa stature, un extérieur austère et des sourcils proéminents. Mais toute sa vie active est marquée par sa facilité à communiquer, son attention aux démunis, sa bonté compréhensive. Sa grande discrétion ouvre à la confiance et favorise l’épanouissement tant de ses élèves que de ses compagnes religieuses. Après 7 ans d’enseignement au primaire, elle est orientée vers le Collège Jésus-Marie d’Outremont où elle cumule avec l’enseignement au cours classique, l’animation de l’Action catholique et les études menant à la Licence ès Lettres.

« Nous aimions aller visite tante Françoise car la rencontre était toujours très vivante; elle s’intéressait, parlait d’abondance, avec aisance, et sa culture nous enrichissait. »

Elle a 53 ans lorsqu’elle est appelée au service de supérieure provinciale de Maisonneuve. Ce mandat de 6 ans terminé, soeur Françoise retourne auprès des jeunes comme suppléante à la CECM. A 64 ans, elle laisse définitivement l’enseignement pour se dévouer dans les services communautaires. Elle sera de toutes les besognes : animatrice locale, téléphoniste, aide-comptable, entretien de la cafétéria, secrétaire médicale, aide-économe provinciale, pliage du linge, responsable de la récupération... Pour cette femme discrète, dévouée, humble, débrouillarde, aucun service n’est dédaigné. 

«Soeur Françoise ne se permettait pas de juger les autres; au contraire elle avait un préjugé favorable sur les personnes. Mise en situation d’autorité, son gros bon sens, sa largeur de vue s‘adaptaient aux situations et contribuaient au bonheur de chacune. »

Soeur Françoise commence sa retraite à 88 ans et l’année suivante, elle est admise définitivement à l’infirmerie. Une perte de mémoire affectant sa capacité de pourvoir aux soins de base nécessite une supervision des activités dans la vie quotidienne. Soeur Françoise ne se plaint pas, persiste à se montrer très attentive et sensible aux autres, intéressée à l’environnement. La prière, la lecture spirituelle, le contact intime avec Dieu nourrissent une sagesse ouverte sur l’Éternité.

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