Par Jerónimo Granados, pasteur ordonné de l'Église évangélique du Rio de la Plata
Introduction
La sixième réflexion de la campagne Sept semaines pour l'eau est présentée par Jerónimo Granados, pasteur ordonné de l'Église évangélique du Rio de la Plata. Cette réflexion reconnaît la promesse de l'eau vive, l'eau qui assouvit la soif du monde pour Jésus Christ. Néanmoins, le pasteur souligne l'importance pour les populations d'Amérique latine d'avoir accès à l'eau potable, qui joue un rôle fondamental dans la garantie d'une vie digne. Il s'inspire également de la « Pachamama » des peuples autochtones de cette région pour respecter et protéger nos eaux.
Texte:
À celui qui a soif, je donnerai de la source d'eau vive, gratuitement
(Ap 21,6)
Réflexion:
Dans les années 1970 fut publié un essai très important pour le continent sud-américain: « Les Veines ouvertes de l'Amérique latine »[1]. Son auteur, l'écrivain uruguayen Eduardo Hughes Galeano, offre un aperçu critique de la situation dans le sous-continent formé par l'Amérique latine et les Caraïbes, depuis sa colonisation jusqu'au XXe siècle. À cette époque, le principal problème était la pauvreté endémique qui touchait de larges pans de la société, profondément marginalisés en raison du chômage, de l'injustice sociale et de la famine. Aujourd'hui, nous pouvons clairement ajouter la «soif», ou les conséquences inhérentes à l'absence d'infrastructures nécessaires à la fourniture des services de base, dont l'eau et l'environnement sain qu'offre celle-ci lorsqu'elle est correctement distribuée, ou du moins non polluée. À cette époque, le sujet de l'eau figurait rarement aux agendas des différents gouvernements. Aujourd'hui, l'eau est considérée comme un droit inaliénable, l'absence de cette ressource pouvant gravement compromettre les chaînes alimentaires et sanitaires. En dépit de l'abondance de nourriture (par exemple, la production agricole de l'Argentine pourrait nourrir dix fois sa population[2]) et d'eau, certains pans de la société ont à peine de quoi se nourrir sainement et ne disposent d'aucun réseau d'eau ou d'assainissement. Les villes sont les plus touchées, et de nombreuses catégories sociales souffrent du manque de ces services de base.
Dans la Bible, la Genèse nous parle de l'origine du monde, et l'eau, qui apparaît comme un élément constitutif de la création, est utilisée comme métaphore, outil pédagogique et parabole pour décrire les meilleures et les pires conséquences de ses actions. Néanmoins, la description de cette ressource gravite beaucoup autour de ses aspects positifs. Cette eau, qui apparaît dès le début de la Genèse, se trouve non seulement dans les mers, les rivières et les lacs, mais aussi dans les aquifères, et ce, en abondance. Une partie de la terre flotte au-dessus d'immenses mers d'eau douce souterraine.
Questions: