Saviez-vous que les SNJM ont été des pionnières dans l’enseignement de la peinture sur porcelaine dans les pensionnats du Québec? Alors que cet art était florissant en Europe et dans l’Amérique anglophone, nos élèves ont été les premières, dès la fin du 19e siècle, à bénéficier de cette technique.
Sur les pièces de porcelaine importées d’Autriche, d’Allemagne et de France (Limoges surtout), elles ont exercé leur créativité à partir de modèles ou de photos d’époque. Chacune de leur œuvre exigeait trois ou quatre cuissons, sinon plus, selon les couleurs appliquées. C’est dire la patience et le temps requis pour produire ces trésors.
L’exposition temporaire, présentée du 12 juin au 2 septembre au Musée de la cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue à Longueuil, met l’accent sur une partie de l’œuvre de Joséphine Viau. La fille du fondateur des Biscuits Viau était alors élève au pensionnat d’Hochelaga depuis 1881, avant de devenir religieuse SNJM en 1893. L’exposition réalisée en collaboration avec la Ville de Longueuil, présentera des pièces sous la thématique de l’eau.
Plusieurs autres pièces illustrant son talent seront également présentées à quelques endroits à la Maison de la Congrégation, notamment dans le cadre de l’exposition d’archives SNJM 2019. Des œuvres de quelques autres sœurs artistes complèteront ce clin d’œil sur un aspect bien particulier de l’enseignement des arts chez les SNJM.
En favorisant cet enseignement dans ses pensionnats, la Congrégation a permis aux sœurs d’acquérir des compétences auprès de maîtres renommés et de les transmettre tant aux élèves qu’aux autres familles religieuses.
Il est évident que la pratique de cet art dans les pensionnats s’adressait à une élite et à des jeunes filles de la haute société de l’époque. La situation a changé avec la Deuxième guerre mondiale. L’approvisionnement en porcelaine blanche venant d’Europe s’est avéré plus difficile et onéreux.
Parallèlement, on s’est ouvert ici aux argiles locales de style faïence ou grès et aux glaçures commerciales. Plus faciles à utiliser, elles permettent de simplifier et disons-le, de démocratiser les techniques de céramique. De plus, les écoles, devenues publiques, s’adressent à une clientèle plus large. Le temps alloué aux arts ne permet plus de spécialiser les jeunes à une technique particulière.
Heureusement, il est toujours possible de stimuler la créativité de l’élève. Le jeune peut en effet modeler lui-même un objet à partir de l’argile jusqu’à sa décoration simple ou complexe. Il peut ainsi expérimenter cet art du feu, l’un des plus anciens de l’humanité.