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Des exemples d’actions concrètes aux personnes migrantes et réfugiées présentés au colloque de l’ATTIR

Animatrice provinciale des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM), Sr Denise Riel a été invitée à témoigner des actions prises par sa congrégation en lien avec la problématique mondiale de la crise migratoire, à l’occasion du colloque annuel de l’Association des trésoriers et des trésorières des instituts religieux (ATTIR), tenu à Montréal, le 18 octobre dernier.

Accompagnée de Monsieur Jacques Morin, membre du groupe Chemins d’accueil de Longueuil, tout comme elle, Sr Denise a insisté sur le travail de collaboration et la force d’une équipe rassemblant les talents de tous et chacun-e pour réussir un accueil de personnes migrantes et réfugiées dans notre société.

Elle a rappelé que l’aventure de l’accueil de personnes migrantes et réfugiées au sein de sa congrégation remontait aussi loin qu’en 1847, avec l’arrivée de trois jeunes sœurs orphelines irlandaises dont les parents avaient été terrassés par le typhus. Ce premier geste, réalisé à peine quatre ans après la fondation de l’institut, fondé par la bienheureuse Marie-Rose Durocher, à Longueuil en 1843, a ouvert la voie à une culture de l’accueil de « l’autre dans sa différence » et à briser les chaînes de la « peur de l’autre différent ».

Tout en soulignant l’implication de sa congrégation lors de la crise migratoire de 1978 (« boat people ») où les SNJM ont parrainé des familles cambodgiennes et laotiennes, Sr Denise a mentionné l’intervention de la supérieure générale auprès du ministre de l’immigration canadienne en 1987, avant de signaler toute la démarche entreprise au sein de la congrégation de sensibilisation et d’information sur la crise migratoire en 2012. Cette démarche, initiée par le Réseau Justice et Paix SNJM, a suscité de longues analyses et réflexions avant d’en arriver à l’adoption par toute la congrégation SNJM, d’une prise de position collective sur les personnes migrantes et réfugiées en 2017.

En parallèle, des gestes concrets sont posés par les SNJM dont une participation active à des groupes de parrainage pour accueillir trois familles de réfugiés syriens (deux à Longueuil et une à Montréal). Cela comprend une présence, des fournitures de maison, de l’aide à l’apprentissage du français, de l’accompagnement à des activités de la vie quotidienne, et bien d’autres petites attentions utiles. Comme dernier geste concret tout récent, Sr Denise a annoncé l’initiative des SNJM vivant au Pérou, où elles accueillent des familles vénézuéliennes alors que sévit une autre crise migratoire dans cette partie du monde.

Au cœur du groupe de parrainage de Longueuil et toujours très actif dans le dossier, Jacques Morin a, pour sa part, mis l’accent sur les nombreuses formes d’aide accessibles à toutes les congrégations religieuses, désireuses de poser un geste concret pour venir en aide aux personnes migrantes et réfugiées, généralement démunies à leur arrivée dans leur nouveau pays d’adoption.

Il a ainsi rappelé toute l’importance de créer des liens avec ces familles réfugiées notamment, en les aidant à la francisation soit par la conversation et l’aide aux devoirs aux adultes et aux enfants, en invitant les familles à des fêtes et des rencontres, en favorisant le partage des divers héritages culinaire, musical, historique et ce, de part et d’autre, lorsque les nouveaux arrivants peuvent communiquer leur propre histoire. Cette approche est un enrichissement mutuel qui s’avère une expérience indescriptible, pour les parrains et marraines.

M. Morin a également mentionné le soutien sous forme de commandites ou de dons à des événements ciblés, reliés à l’éducation, au support aux familles, aux projets d’accueil et d’accompagnement. Il a aussi ouvert la porte sur la problématique de l’emploi, en invitant les responsables à privilégier l’accès aux divers postes (cuisine, soins infirmiers, entretien ménager et autres) à des travailleurs et travailleuses, issus de l’immigration.

Dans son intervention, Jacques Morin a abordé l’autre difficulté affectant plus particulièrement, les personnes réfugiées et demandeurs d’asile, soit le logement. La pertinence de créer des fonds de garantie pour les propriétaires qui hésitent à louer leurs appartements constitue une avenue pouvant solutionner une partie du problème. Il a aussi fourni des exemples d’options lors d’un réaménagement ou une réaffectation des terrains et immeubles, en encourageant la mise sur pied de projets incluant des personnes immigrantes (jardins communautaires, culture, lieux d’entreposage…)

M. Morin a conclu sur la nécessité de travailler en collaboration avec des groupes locaux, régionaux et nationaux, voués aux questions reliées au volet migratoire tout en invitant à prier pour tous ceux et celles, affectés par cette crise et engagés à réduire ses impacts sur tous ces êtres humains.

Rappelons en terminant que le colloque de l’ATTIR sur le thème Les migrants, avait pour but d’offrir une « journée de réflexion et de partage sur les migrants-es au travers de l’étude des dynamiques migratoires actuelles et de l’impact pour le Canada des décisions américaines en matière d’immigration… » La journée devait aussi présenter des messages d’espérance provenant d’acteurs et d’actrices du milieu communautaire et religieux qui fournissent des solutions aux personnes migrantes et réfugiées.

Vous pouvez lire le texte d’allocution de Sr Denise Riel en téléchargeant le fichier PDF ci-dessous.

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